Sollicités dès la fin janvier pour gérer la situation sanitaire liée aux Coronavirus COVID-19 dans leurs filiales asiatiques et plus particulièrement chinoises, les risk managers sont aujourd’hui, et plus que jamais sur le pont.
En prévision de la crise sanitaire et des premières mesures gouvernementales de restriction, les Plans de Continuité d’Activité (PCA) ont été déclenchés dans une grande majorité d’entreprises.
Aujourd’hui, le professionnel de la gestion des risques est sollicité par son entreprise comme un acteur principal de gestion de cette crise sanitaire. Arrivant d’Asie il y’a quelques mois maintenant, ce virus a paralysé l’ensemble des entreprises sur l’échelle internationale. « De la zone Asie-Pacifique à la région Ibéro-Américaine, toutes les filiales du groupe sont sur le qui-vive », mentionne Antoine Morand, Ingénieur QHSE Corporate dans une entreprise major du domaine de la construction.
« En suivant au jour le jour l’évolution de cette crise pays par pays, les filiales ont pris des actions drastiques pour maintenir les chantiers en opération, tout en garantissant la santé et sécurité de ses collaborateurs; réorganisation de la logistique, du transport de personnel, de son hébergement, restauration mais aussi et surtout, des opérations limitant le contact entre deux travailleurs proche et/ou en mettant en place des procédures strictes quant au respect des EPIs spécifiques et règles d’hygiène sur chantier ». « La mise en place de KPIs et des reporting réguliers apparaît en effet primordiale dans la gestion de cette crise inédite » commente Paul Normand, Consultant Sénior en Gestion de crise.
« La cellule de crise du siège est activée depuis plusieurs semaines maintenant et monitore chaque jour les actions prises par les filiales pour maintenir ou redémarrer les opérations et assiste les filiales dans leur préparation à cette crise comme en Amérique du sud où la situation n’est pas encore à son pic de contamination ». « Piloter la crise nécessite de se reposer plus que jamais sur des méthodologies simples. En effet, cette crise sans précédent a conduit à une paralysie de l’économie mondiale et placé la moitié de la population mondiale en confinement, ce qui peut amener à une perte de repères pour de nombreuses cellules de crise. »
Pour Baptiste Ellias, consultant en maîtrise des risques opérationnels pour des acteurs stratégiques au Moyen-Orient (raffineries, usines pétrochimiques), la continuité d’activité s’effectue à deux niveaux : D’une part, en assurant la continuité des missions en cours via le maintien d’une équipe minimum chez le client, les différents outils de télétravail et un engagement quotidien des acteurs ; d’autre part, en fournissant une méthodologie et perspective sur la gestion de la crise de ses clients afin de préserver la santé des collaborateurs et le maintien des activités essentielles.
Dans ce contexte le professionnel des risques ou risk manager est le coordinateur clef de la réaction de l’entreprise tant sur le déploiement des plans de continuité d’activité que sur la gestion de crise.
Les étudiants MRI (pour Maîtrise des Risques Industriels) qui devaient quant à eux animer ce Jeudi 26 Mars 2020 à l’école des Mines de Paris et en présence du Professeur Sidney Dekker, une conférence sur la culture juste en sécurité ont dû s’adapter à la situation, comme nous commente Pierre François MASSE, étudiant MRI de la promotion 2019-2020.
« Face au risque épidémique du COVID-19, ma promotion a anticipé les événements redoutés, notamment l’impossibilité de présenter la conférence annuelle MRI devant une assemblée de professionnels de sécurité. La conférence a donc été adaptée en Webinar, puis en projet de rédaction d’un ouvrage à l’annonce du confinement. La promotion a su rebondir grâce au plan de continuité d’activité créé par les étudiants. Notre préparation, en collaboration avec nos enseignants, nous a permis d’anticiper les difficultés liées à l’organisation du projet. »
Promotion MRI en télétravail pour le projet de rédaction d’un ouvrage sur la notion de Culture Juste